Résumé :

"Ma plus jeune soeur Verdun est née toute hurlante dans La Fée Carabine, mon neveu C'est Un Ange est né orphelin dans La petite marchande de prose, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans Aux fruits de la passion.
Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l'on kidnappe l'affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d'écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde. Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle". Benjamin Malaussène.

Mon avis :

Quand j'ai su que Pennac ♥ allait ressortir un Malaussène, je n'ai pas pu contenir ma joie ! Nan mais, pensez donc, un Malaussène presque 20 ans après ! Je suis trop jeune pour avoir découvert Pennac au tout début (je n'étais qu'un bébé quand Au bonheur des ogres est paru en 1985), mais depuis que mon prof de français du collège nous a fait lire La fée Carabine, je suis tombée amoureuse du style Pennac.

Le style Pennac, c'est du français mêlé d'argot, ce sont des inventions de mots pour coller au mieux à la réalité, une réalité pas toujours facile (référence à 2015 et 2016) dont Pennac parle avec grande finesse. Même si Malaussène est réfractaire au progrès (il s'est quand même mis à skyper XD ), son auteur continue à planter ses personnages dans le monde moderne. Le style Malaussène, c'est un regard plein d'humour, lucide mais aussi un peu en-dehors du temps de la société, qu'on imagine pas très éloigné de la vision de son auteur. D'ailleurs, l'histoire rejoint les autres récits, avec une mise en abime qu'on attendait tous un peu à vrai dire, puisque les précédents livres de la saga Malaussène sont tous cités dans le roman... Au niveau de l'histoire, justement, on retrouve le polar ficelé comme d'habitude, les rebondissements improbables et les petits moments de grâce.

Dans ce 1er tome du revival (il y en aura 3), nous retrouvons les personnages que nous aimions... âgés de 19 ans de plus. Le temps a passé pour eux aussi, les enfants et bébés sont devenus grands et les vieux de l'époque le sont encore un peu plus. Malaussène travaille toujours pour la Reine Zabo et Julie est toujours en vadrouille. Jérémy et ses tempêtes verbales m'ont manqué par contre. Le personnage qui a le plus changé, selon moi, ce qui m'a donc perturbée, c'est Verdun. Je n'ai pas trop compris le but de cette transformation, mais nous en saurons sans doute plus dans les prochains tomes. C'est un plaisir aussi de retrouver les personnages secondaires tels que les flics Titus et Silistri (#Team Carrega), Coudrier en narrateur/dieu qui intervient dans le récit car il sait tout et même Julius-le-chien-qui-pue ! De nouveaux personnages font aussi leur apparition et je pense, s'il se présente de nouveau, que je vais aimer l'abbé... La seule absente ? Belleville ! C'était un personnage à part entière des précédents romans (je me souviens encore de la plaque de glace en forme de mappemonde de La fée carabine) avec la Quincaillerie, et là, on parle seulement du Vercors (ça donne envie d'aller voir !) ou de la Défense... Que sont devenus les restaurants chinois/arabes ? Je veux savoir si Malaussène mange du couscous, du canard laqué ou s'il s'est mis aux sushis, moi ^^

Le livre se termine par un glossaire. Sachant que de nombreux astérisques ponctuent le récit pour nous y renvoyer dès qu'un personnage se présente pour la 1ère fois dans le récit, on est tenté d'arrêter régulièrement notre lecture pour y aller. Mon conseil : si vous vous souvenez des personnages, laissez de côté le glossaire et forcez-vous à continuer votre lecture sans prêter attention aux astérisques... Vous aurez bien le temps, si vraiment vous n'arrivez pas à remettre un personnage, d'y aller à la fin d'un chapitre. Pour moi, c'était plus perturbant que réellement aidant.

Par contre, là où je suis en colère, c'est qu'il s'agit du 1er tome d'une trilogie et qu'il faudra donc attendre d'avoir les 3 pour avoir la totalité de l'histoire... Ça me semble un peu faire coup marketing genre : puisque tout le monde attend et va se jeter dessus, profitons-en pour découper en 3 tomes et nous faire plein de pognon... Je voulais vraiment attendre, mais l'occasion de pouvoir voir Pennac et me faire dédicacer mon livre préféré m'a fait changer d'avis. Je suis un mouton.

Il n'empêche : je suis ravie de retrouver mon bouc émissaire préféré !

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