Résumé :

Il y a d’abord le gangster : Ganesh Gaitonde, un roi de la pègre de Bombay. Ensuite le flic : Sartaj Singh, un petit inspecteur de police d’un commissariat de quartier. Ajoutons le suspense : si Sartaj ne découvre pas bientôt pourquoi Ganesh s’est suicidé au fond d’un bunker après avoir tué la femme qu’il aime, vingt-six millions de personnes vont mourir dans une explosion atomique. La violence, bien sûr : pour Ganesh, la vie n’a aucun prix. Il la méprise, l’écrase, la supprime avec l’aisance et la force d’un dieu du Mal. La sensualité enfin : elle est partout, dans les décors dorés de Bollywood comme dans les taudis infâmes de Navnagar, dans les temples hindous comme dans les bordels.

Au cœur de cette fresque immense sur l’Inde d’aujourd’hui où l’on se perd avec un frisson de volupté, il y a la ville : Bombay.
Majestueuse et monstrueuse, cruelle aux misérables, douce aux dépravés, Bombay est le lieu de tous les possibles ; autour de Sartaj et Ganesh gravitent des personnages rongés par l’ambition : Jojo la maquerelle, Aadil le révolutionnaire désespéré, Parulkar le flic qui fait de la corruption un des beaux-arts de l’Inde, Paristosh Shah, un receleur milliardaire qui ne transige pas sur les traditions hindouistes… Tous rêvent d’être des seigneurs dans la ville.

Mon avis :

Putain... 1200 pages... Je le savais hein, mais à un moment donné, c'était trop. Pesant. Lourd. Long. Compliqué. Trop de gens, trop de personnages, trop de liens. Indien quoi. Mais, étonnamment, même si j'écris cet avis presque un an après la lecture, l'histoire est encore présente dans ma tête.

Comme vous le savez (ou pas), je suis allée là-bas en mars 2016 et me suis mise à regarder des Bollywood depuis. J'ai ensuite cherché des bouquins qui pourraient me permettre de rester aussi dans l'ambiance.

Et avec celui-ci, on est clairement dans l'ambiance. J'ai eu parfois l'impression d'être dans les rues moites de Mumbay, dans les rues des différentes villes, encombrées, pleines de gens, de publicités, de conversations, de klaxons et de véhicules en tout genre. Je ne sais pas si ça aide ou pas d'y être allée, mais en tout cas pour moi, ça m'a aidée à m'imaginer assez facilement les différents personnages et lieux.

L'histoire, comme le précise le résumé, entremêle les vies de Sartaj le flic avec celle de Ganesh le gangster. Mais elle part aussi dans d'autres directions, nous racontant en partie l'histoire de la mère de Sartaj, celle de Jojo, celles d'autres personnages de l'Histoire et l'Histoire elle-même, bref, ça part dans tous les sens. Ça pourrait être imbuvable, mais j'ai trouvé que ces digressions, pour peu qu'on soit attentif, éclairaient pas mal le reste du roman et des personnages principaux. J'ai par contre trouvé que le dénouement était un peu rapide, j'aurais, étonnement, voulu plus de détails sur le pourquoi.

Tout est cru dans le récit : vie, prison, mort, sexe, aucun tabou et tout est raconté sans filtre ou presque. Les personnages ne sont ni tout blanc ni tout noir et leurs moeurs... eh bien, sont parfois un peu éloignées de ce que nous, occidentaux, pensons et vivons. On n'est clairement pas dans un polar qui s'attache à romancer la vision de l'Inde mais bien à la raconter telle quelle, que ce soient les bons moments comme le fonctionnement très indien de la justice par exemple...

Aussi, ça a été très déroutant pour moi, qui ait vécu une belle expérience là-bas. Mais je ne regrette pas ma lecture, aussi longue ait-elle été ^^' (le lexique-traducteur de fin de roman aide beaucoup !)

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